Après avoir publié les résultats de l'étude sur l'évolution du climat neuchâtelois fin 2024, l'État de Neuchâtel a complété les cartes disponibles. Il diffuse aujourd'hui des recommandations à l'attention des communes et des professionnels sous la forme d'un guide de sensibilisation sur les îlots de chaleur.
Le Département du développement territorial et de l'environnement, par le service de la géomatique et du registre foncier, a lancé la première analyse climatique cantonale. Son enjeu est d'anticiper les conditions climatiques auxquelles le canton de Neuchâtel devrait faire face jusqu'à la fin du siècle, conformément aux scenarios climatiques définis par MétéoSuisse. Cette démarche a été réalisée dans le cadre du Plan Climat neuchâtelois élaboré par le Conseil d'État. Elle visait notamment à permettre de localiser et de lutter contre les îlots de chaleur (mesure A1).
Depuis sa mise en ligne fin 2024, l'étude a été enrichie par une évaluation bioclimatique proposant des cartes utiles pour la planification, ainsi que par des cartes montrant le nombre annuel moyen de nuits tropicales, journées tropicales et jours caniculaires de degré 3, des thèmes sensibles pour les milieux de la santé.
Le guide de sensibilisation édité par le Département du développement territorial et de l'environnement comprend des recommandations pour l'urbanisation à l'attention des communes et des professionnels concernés.
L'effet d'îlot de chaleur désigne la surchauffe que connaissent les zones urbanisées par rapport à la campagne environnante. Il est particulièrement marqué la nuit, car les surfaces urbaines rafraichissent beaucoup moins que les espaces verts. La surchauffe des espaces urbanisés est liée à l'activité humaine et dépend des matériaux utilisés, de la faible présence de végétaux et surfaces naturelles, de l'implantation et de l'orientation des constructions qui limitent le passage de l'air, des émissions directes de chaleur provenant du trafic, de l'industrie et des ménages qui augmentent la charge thermique ou encore des émissions de polluants atmosphériques.
Les espaces de compensation sont essentiels pour limiter le stress thermique vécu par les organismes durant les journées d'été les plus chaudes, ainsi que lors des nuits tropicales qui vont fortement augmenter ces prochaines décennies. Ces espaces de compensation correspondent à des zones où la température est significativement plus basse que celle des zones environnantes, principalement en raison de la présence de végétation, d'eau ou d'éléments favorisant le refroidissement. Le guide souligne donc l'importance des plantations, des surfaces perméables et des espaces verts car ils offrent des possibilités de rafraîchissement durant la journée grâce à leur ombrage et atténuent la charge thermique des espaces urbains par l'air frais qu'ils apportent durant la nuit.
Il encourage également les communes à : développer et connecter via les planifications les trames verte (réseau d'espaces verts composé des parcs, jardins et espaces naturels à l'intérieur et autour d'un tissu bâti), brune (le sol naturel, support nécessaire au développement de la trame verte et à la perméabilité des sols) et bleue (ensemble des éléments liés à l'eau tels que les cours d'eau, lacs, les canaux, les noues, les fontaines, les étangs et les zones humides) ; garantir la qualité urbaine, en posant les conditions-cadre des futurs quartiers, à l'aune des enjeux climatiques.
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(crédit photo: Muzoo La Chaux-de-Fonds)