Le Conseil d'État neuchâtelois a décidé de permettre aux Neuchâteloises et Neuchâtelois désireux de se former en soins infirmiers d'accéder à la filière de niveau École Supérieure (ES). Dès 2018, la formation se déroulera en cours d'emploi à Saint-Imier. Le gouvernement a préféré cette option, ayant fait ses preuves dans la partie francophone du canton de Berne, à celle de l'ouverture d'une telle filière sur sol neuchâtelois. Cette mesure, décrite dans un rapport qui sera présenté au Grand Conseil lors d'une prochaine session, vise à répondre à la demande des employeurs du domaine de la santé, en regard des besoins grandissant de personnel hautement qualifié.
Actuellement, le canton de Neuchâtel manque de personnel qualifié dans le domaine des soins infirmiers. De plus, la demande en professionnels spécialisés va s'accroître d'ici à 2030, en regard du vieillissement de la population. Ce sont les conclusions d'une vaste étude lancée par le Conseil d'État sur l'avenir du dispositif cantonal de formation dans le domaine de la santé et du social, à laquelle l'ensemble des partenaires neuchâtelois concernés ont participé. Les travaux de réflexion ont également démontré que le canton de Neuchâtel ne répondait pas à ses propres besoins de formation en matière de relève professionnelle.
Aujourd'hui, les étudiant-e-s neuchâtelois-es titulaires d'un CFC d'assistant-e en soins et santé communautaire (ASSC) souhaitant se former en soins infirmiers peuvent suivre une telle formation uniquement au sein d'une Haute École spécialisée (HES). Il leur est donc nécessaire d'obtenir au préalable une maturité professionnelle. C'est le choix que les cantons romands ont fait en 2003 au moment de la mise en place des HES, contrairement aux cantons de Suisse alémanique et du Tessin qui ont préféré proposer les deux types de formations supérieures.
Ouverture de l'accès à la filière ES en soins infirmiers
Le Conseil d'État a pris la décision de financer la formation de niveau ES en soins infirmiers et de permettre aux ressortissant-e-s neuchâtelois-es de suivre cette formation à Saint-Imier, au sein du Centre de formation professionnelle Berne francophone (CEFF), Cette formation est aujourd'hui unique en Suisse romande et ouverte depuis sa création en 2012 uniquement au public bernois. Afin d'éviter d'étendre le marché des places de stages déjà saturé et de permettre une plus grand employabilité, les Neuchâtelois-es ne pourront suivre cette formation qu'en emploi. Les modalités d'organisation de cette filière seront définies ces prochains mois avec les milieux professionnels concernés.
Deux cantons bénéficiaires
La décision de déléguer la formation au canton de Berne permet au canton de Neuchâtel de bénéficier du savoir-faire et des compétences développés à Saint-Imier et d'éviter les coûts liés notamment à la conceptualisation et au lancement de la filière dans une école neuchâteloise. Elle est également bénéfique pour le canton de Berne, en lui permettant de renforcer sa filière francophone comme pôle d'excellence au sein de l'espace BEJUNE.
Création d'une filière ES dans le domaine social
L'étude menée par le Conseil d'État a également porté sur les besoins en personnel qualifié dans le domaine social. Elle démontre que ce dernier devra lui aussi faire face à une hausse importante des besoins, plus particulièrement en matière d'accompagnement des personnes. Pour répondre à la demande spécifiques des employeurs portant sur une formation axée sur la pratique, le Conseil d'État a décidé en 2015 d'ouvrir une nouvelle filière ES en éducation sociale sur sol neuchâtelois aux porteurs du CFC d'assistant-e socio-éducatif (ASE).
Ainsi, après avoir analysé les coûts découlant des formations suivies à l'extérieur du canton par les Neuchâteloises et Neuchâtelois (seule possibilité alors), il a confié la mission de développer la filière ES Éducateur-trice social-e à l'École Pierre-Coullery, à La Chaux-de-Fonds. La première volée a démarré son cursus en janvier 2017 Cette formation est suivie en cours d'emploi, les compétences pratiques devant être acquises au sein de l'institution dans laquelle travaillent les étudiants-e-s (le Conseil d'État a déjà communiqué sur cette mesure le 4 février 2016).
Ces différentes mesures portant sur l'ouverture de filières ES dans les domaines de la santé et du social font l'objet d'un rapport qui sera présenté au Grand Conseil lors d'une prochaine session. Elles répondent en outre au postulat qui demande l'«Introduction d'une filière ES dans les domaines de la santé et du social pour les Neuchâtelois-es » (15.146).
