Seules 134 femmes se présentent aux élections cantonales du 14 avril prochain, soit une proportion de 28%, ce qui est légèrement supérieur à la proportion actuelle de femmes qui siègent au Grand Conseil. Or, le taux d'élection des femmes est régulièrement plus faible que celui des hommes… Du côté du Conseil d'Etat, c'est encore plus déséquilibré: seules deux femmes sur 16 présentent leur candidature. Le canton de Neuchâtel pourrait se réveiller le 15 avril avec un Conseil d'Etat essentiellement masculin et un Grand Conseil encore moins féminin qu'aujourd'hui…
L'Office de la politique familiale et de l'égalité (OPFE) du canton de Neuchâtel a mené une enquête auprès des partis politiques pour savoir comment ces derniers ont élaboré leur stratégie de recrutement des candidats et candidates et si la question de la représentation féminine a été présente dans le processus. Cette enquête fera l'objet d'une publication après les élections.
Les premiers résultats de l'étude ont néanmoins été présentés lors de la journée organisée samedi 16 mars 2013 à La Chaux-de-Fonds par l'OPFE à l'intention des candidates aux élections cantonales. Une vingtaine de candidates avaient fait le déplacement pour entendre les deux conférenciers du jour, M: Marc Comina, expert en communication, et Mme Marlène Coulomb Gully, professeure à l'Université de Toulouse-Le Mirail, spécialiste des médias et auteure de l'ouvrage "Présidente: le grand défi".
Si, sur le fond, aucun parti ne se dit opposé à l'égalité hommes-femmes - au contraire ils indiquent pour la majorité promouvoir ce thème -, il n'y a pas de réelle stratégie concrète qui émerge de l'examen des réponses.
Un long et lent chemin…
Le Conseil d'Etat neuchâtelois aura été composé exclusivement d'hommes jusqu'en 1997. Les premières candidatures féminines apparaissent en 1985, avec trois candidates pour 11 prétendants. Et seules trois femmes ont siégé dans le collège gouvernemental depuis la naissance de la République, en 1848: Mme Monika Dusong (1997-2005), Mme Sylvie Perrinjaquet (2001-2009) et aujourd'hui Mme Gisèle Ory (2009-fin mai 2013).
Quant au Grand Conseil, la première femme, Mme Raymonde Schweizer, y est entrée en 1960 et ce sera d'ailleurs la première Suissesse à siéger dans un législatif cantonal! Ce nombre n'a cessé de croître, à quelques exceptions près, jusqu'en 2005, sans jamais atteindre la barre des 30%. En 2009, on assiste à un fléchissement qui pourrait se confirmer avec cette nouvelle législature. Et plus grave encore, le taux d'élection des femmes, autrement dit leurs chances d'être élues, n'a cessé de baisser depuis 1993.
Les 134 candidates qui se présentent au Grand Conseil parviendront-elles à inverser la tendance et à franchir le seuil désormais symbolique de 30%? (Il faudrait que 35 députés sur les 115 soient de sexe féminin). Réponse le 14 avril…
