L'année 2023 a véritablement été marquée par la formidable résilience de l'économie américaine, dont la croissance a notamment été portée par le dynamisme de l'industrie manufacturière, une progression du marché de l'emploi et des dépenses élevées de consommation privée, tant en biens qu'en services.
La récession mondiale prédite n'a en effet finalement pas eu lieu et le bilan dressé s'avère donc meilleur qu'attendu. Ceci alors que les prévisions étaient plutôt sombres en raison d'une situation géopolitique tendue.
Selon le dernier rapport de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), la croissance mondiale demeurera toutefois modeste en 2024, impactée notamment par l'inflation, les conflits actuels, le risque de pénurie d'énergie et la récession de nombreux pays.
Selon les chiffres publiés mi-janvier par l'Office national des statistiques Destatis, l'Allemagne est officiellement en récession. Avec une contraction de son économie nationale de 0,3 % l'année dernière, elle est le seul pays du G7 à connaître une baisse de son produit intérieur brut (PIB). D'autres pays, tels que l'Italie, la Belgique ou la France, devraient lui emboîter le pas au premier trimestre 2024.
La Suisse restera, elle, en croissance. Même si l'inflation devrait être maintenue autour de 2 % en 2024, les familles constatent déjà concrètement que certains prix ont pris l'ascenseur. Le loyer, l'électricité, l'assurance maladie, l'abonnement général CFF, la Poste et la TVA ont ainsi vu leurs prix augmenter. Bref, de quoi rogner sur les budgets des ménages. Malgré cela, la consommation interne résiste et, grâce entre autres à la bonne tenue du marché de l'emploi, la croissance devrait se poursuivre à un rythme modéré. Le Secrétariat d'État à l'économie (SECO) table sur une croissance de 1,1 % du PIB suisse.
Dans le contexte actuel où les incertitudes géopolitiques peuvent faire trépasser les prévisions, les entreprises dites « défensives », à l'image des groupes pharmaceutiques, de même que le marché immobilier, porteront également la croissance helvétique cette année. En revanche, la récession de plusieurs pays devrait péjorer les exportations helvétiques.
À noter toutefois que, malgré une situation compliquée pour le secteur touristique en raison de la force du franc, l'inflation et la diminution du pouvoir d'achat, la Suisse continue d'attirer des visiteurs étrangers car elle leur renvoie une image de stabilité et de sécurité. Pour preuve, le centre de recherches conjoncturelles de l'ETH Zurich (KOF) prévoit pour cet hiver une croissance de 270 000 nuitées dans tout le pays.