Statistique policière de la criminalité 2020

22.03.2021

​L’année 2020 aura été marquée par des situations inédites en matière de criminalité dans le canton de Neuchâtel, passant de périodes calmes à d’autres d’intensité plus forte. Une stabilité est observée malgré des évènements ponctuels marquants. Si une baisse des violences graves est constatée (-29%), les violences moyennes sont à la hausse (+8%). Le domaine de la cybercriminalité est désormais intégré dans la statistique policière de la criminalité, permettant ainsi une meilleure vision de la problématique et des réponses à donner.  

L’année 2020 aura été marquée par des situations inédites en matière de criminalité dans le canton de Neuchâtel. La période a été particulièrement calme lors de la première vague de la Covid-19, avec une chute spectaculaire de la délinquance. L’été 2020 aura quant à lui été marqué par une augmentation intense de la délinquance en particulier sur le littoral (phénomène LITTO), nécessitant la mise en place de réponses sécuritaires adaptées en collaboration avec d’autres entités de l’Etat. Malgré ces évènements ponctuels, la statistique sur les infractions au code pénal dans le canton de Neuchâtel présente une stabilité en comparaison des années précédentes. 

S’agissant des infractions de violences graves, il est à relever que le canton de Neuchâtel n’a connu aucun homicide depuis octobre 2017. Les auteurs de brigandages dans des stations-services ou magasins ont tous été identifiés et interpellés, à une exception près. Ces succès confirment l’efficacité et la pertinence des moyens policiers mis en oeuvre dans le cadre de ces affaires graves. 

Phénomènes criminels ponctuels
La délinquance de rue commise par une typologie d'auteurs liée au centre fédéral pour requérants d'asile à Boudry a fortement touché le canton de Neuchâtel entre le printemps et l’automne 2020. Ce phénomène a généré une hausse de 75% des vols à l'arrachée et de 20% des brigandages. Il est également responsable d'une grande quantité d'infractions à la Loi sur les étrangers et l'intégration (+34%). La mise en place de l'opération interservices LITTO a permis de mettre en échec les auteurs les plus actifs dès le mois de juillet. Cette action coordonnée a eu un effet significatif à l'échelle du canton.

Phénomène des bandes
Ce phénomène n’est pas nouveau dans le paysage neuchâtelois de la délinquance. Tout comme les infractions relevées dans le cadre LITTO, l'activité des bandes a également eu un impact significatif sur la statistique du canton. En effet, le nombre d'auteurs mineurs est en hausse de 36% en 2020. Cette activité a été marquée par de multiples provocations entre bandes rivales de Neuchâtel, du Locle et de La Chaux-de-Fonds, l'organisation de rixes et des agressions gratuites. Constatant une aggravation de la situation liée aux mesures de confinement, les institutions neuchâteloises se sont réunies pour dégager des solutions ciblées, allant du monitoring soutenu de la situation à la mise en place de nouvelles procédures judiciaires pour y faire face. Des interventions ciblées et coordonnées dans les écoles ont également été mises sur pied.

Lutte contre la criminalité sur internet
Les cyber-escroqueries, le cyberharcèlement, le cyberbullying et le cybermobbying sont désormais des termes qui font partie du vocabulaire courant en matière de criminalité sur Internet. Sur l'ensemble de l'année 2020, 70% des infractions numériques relevées sont du domaine des escroqueries, comme par exemple les arnaques dans les petites annonces ou l’abus de systèmes de paiements en ligne. 

Le 1er janvier 2021, un retour des compétences du service national de coordination de la lutte contre la criminalité sur Internet (FEDPOL) aux cantons a été réalisé. Dès lors, la police neuchâteloise et les cantons romands ont constitué un réseau visant à mettre en place une stratégie efficiente de lutte contre les pédocriminels. Coordonnant l'activité opérationnelle des cyber-policiers agissant sur la toile, ce réseau bénéficiera en outre de l'expérience acquise par chaque canton, sous l'égide du Centre Régional de Compétence Cyber à Genève. Cette nouvelle organisation permettra également une coordination et une harmonisation de la gestion des affaires. Elle s'accompagne d'une augmentation de l’effectif policier dévolu à ces activités, atteignant plus de 2'500 heures annuelles en Romandie.