Projet AGRIV: partenariat entre l'Etat de Neuchâtel et la CNAV

Un projet pour soutenir l'intégration des réfugiés

06.10.2015

Depuis le 22 septembre 2015 se déroule à Neuchâtel une formation destinée à dix réfugiés et admis provisoire dans le but d'augmenter leurs compétences en français et leur connaissance du monde agricole local. Ce projet, mené par la Chambre d'agriculture et de viticulture (CNAV) et soutenu par le Service de la cohésion multiculturelle (COSM) et le Secrétariat d'Etat aux Migrations (SEM), permettra au terme d'un mois de formation et de deux semaines de stage de certifier les compétences des personnes et de leur proposer ensuite des emplois dans des exploitations cantonales.

Une formation adaptée aux besoins

Alternant un jour de cours de français et un jour dans une exploitation, la formation s'étale sur un mois. Elle permet à ces étudiants, qui ont pour la majorité une expérience dans le domaine agricole dans leur pays d'origine, d'acquérir des connaissances théoriques et de les mettre rapidement en pratique. Les cours de langue incluent le vocabulaire spécifique à l'agriculture (monde végétal et animal) tandis que les journées pratiques se déroulent dans différentes exploitations du canton, afin d'acquérir des connaissances diverses (s'occuper des animaux, enlever les mauvaises herbes, conduire un tracteur, etc.) et de pratiquer le vocabulaire. Le lendemain, de nouveaux termes peuvent être discutés en cours de français et vice-versa.

Faciliter l'entrée dans le marché du travail

Différents facteurs (apprentissage de la langue, manque d'expérience en Suisse, non reconnaissance des diplômes et des compétences acquises dans d'autres contextes, réseau lacunaire, etc.; sans compter les aspects psychologiques et les difficultés liées au contexte de la fuite) font que les personnes réfugiées éprouvent souvent des difficultés à s'insérer sur le marché suisse et neuchâtelois du travail. Il est ainsi important qu'ils puissent bénéficier d'une première expérience auprès d'employeurs locaux qui facilitera leurs démarches futures. Ainsi, les personnes suivant cette formation et les deux semaines de stage se verront inscrites dans une bourse de l'emploi gérée par la CNAV qui s'investit pour sensibiliser les exploitants à la situation particulière des réfugiés et admis provisoires. Ceux-ci résideront en effet longtemps dans le canton et il est important de leur donner l'opportunité de démontrer les compétences qui sont les leurs, dans un contexte pratique.

 Cette mesure s'inscrit aussi dans la volonté du canton de Neuchâtel d'augmenter les partenariats public/privé afin de faire baisser le taux de chômage du canton, tout en donnant l'opportunité aux exploitants agricoles de pouvoir compter sur une main-d'œuvre résidante à long terme dans la région.

Expérience nationale

Ce projet pilote pour le canton de Neuchâtel, financé par des fonds fédéraux, est une adaptation locale de la mesure mise en place par l'USP en partenariat avec le SEM et qui a vu une dizaine de réfugiés décrocher des contrats. Le tissu agricole neuchâtelois, constitué d'exploitations de grande envergure offrant du travail toute l'année est particulièrement favorable à l'intégration des réfugiés.

En fonction du succès de l'expérience, la mesure pourra s'adapter et se répéter, puis s'ouvrir à d'autres publics ayant un parcours migratoire et vivant à Neuchâtel.