Formation professionnelle: développement du système dual dans les domaines techniques

Collaboration inédite entre le Canton de Neuchâtel et les industries

16.12.2014

Avec le déploiement de son plan d'actions en faveur de la formation professionnelle, le Canton de Neuchâtel a permis à l'apprentissage dual de progresser, la part d'apprentis formés en entreprise ayant augmenté en cinq ans de 57% à 65% par rapport aux apprentis formés dans les écoles de métiers. Pour se rapprocher des standards suisses (taux moyen: 88%), le Canton de Neuchâtel et l'industrie de la région allient leurs forces pour mettre en œuvre un projet ambitieux visant à renforcer l'engagement des entreprises en faveur de la formation duale et se rapprocher ainsi de l'objectif de 80% de part d'apprentissage. Pour préserver le niveau actuel de personnes en formation de base (apprentissage), il s'agira de disposer d'environ 430 nouvelles places permettant à des jeunes d'accomplir leur formation en entreprise. Les écoles techniques continueront à former les jeunes inscrits en filière de maturité professionnelle et contribueront toujours à maintenir le savoir-faire de notre région.

Objectifs du plan d'actions

Le système de formation suisse prévoit que l'apprentissage se déroule selon un mode dual, la formation théorique ayant lieu dans les écoles professionnelles et la formation pratique dans les entreprises. La situation du Canton de Neuchâtel est atypique puisque les collectivités publiques se sont depuis plusieurs dizaines d'années investies dans la formation complète des apprentis, afin de pallier le manque de place dans l'économie, en particulier dans le domaine technique.

Le Canton de Neuchâtel et les associations patronales ont réfléchi à un projet innovant qui se déploiera sur cinq à six ans dans le domaine technique. Les entreprises de notre région reprendront ainsi progressivement la mission qui est la leur en assumant la formation pratique dispensée actuellement dans les filières en école de métiers menant au CFC. Le resserrement du nombre de classes dans les écoles de métiers ne se fera que lorsque l'ouverture de nouvelles places d'apprentissage ou de dispositifs apparentés sera effectifs ne péjorant ainsi pas la capacité de notre canton à former la relève de demain.

Impact de la votation du 9 février 2014

Suite à la votation fédérale du 9 février dernier, les industries rencontrent des problèmes de recrutement, le personnel qualifié n'étant pas suffisant dans les métiers techniques pour pouvoir répondre au développement des affaires. En outre, il apparaît clairement que le recours à la main-d'œuvre étrangère sera de plus en plus difficile.

La formation apparaît également comme la meilleure stratégie pour répondre aux besoins de main-d'œuvre qualifiée, de l'ouvrier à l'ingénieur, qui manque souvent à nos entreprises et qui pourrait se voir encore plus touchées par l'introduction d'une limitation des travailleurs étrangers soumis à des quotas. En outre, les entreprises doivent reprendre le rôle formateur qui leur est conféré par la loi fédérale sur la formation professionnelle et le système éducatif suisse, comme c'est le cas dans tout le pays. C'est un gage de qualité pour l'acquisition de compétences directement utilisables au sein de l'économie et également de meilleure intégration sur le marché du travail, avec à la clé, un taux de chômage mieux contenu.

Solutions clés en main et collaboration inédite entre l'Etat et les industries

Pour mener à bien ce défi, les milieux associatifs concernés, sous l'égide de Fédérer l'Arc jurassien (FAJI SA) , ainsi que le Canton cherchent à favoriser le développement de places d'apprentissage en proposant des solutions adaptées "clés en main" aux entreprises. Selon les professions, la création de places d'apprentissage, la mise en réseau d'entreprises, le renforcement ou la création de centres de formation, ou encore des partenariats avec les écoles (le début de la formation uniquement en école, la seconde partie de la formation en entreprise) constitueront les différents modes correspondant à une dualisation plus forte dans ce secteur.

Pour préserver le niveau actuel de personnes en formation de base (apprentissage), il s'agira de disposer d'environ 430 nouvelles places (pour l'ensemble des années de formation) permettant à des jeunes d'accomplir leur formation en entreprise. Les écoles techniques continueront à former les jeunes inscrits en filière de maturité professionnelle et contribueront toujours à maintenir le savoir-faire de notre région.

Les domaines d'activités concernés par le projet sont : l'horlogerie, la microtechnique, l'industrie des machines, l'électronique, l'informatique et l'automation. Pour chaque domaine, il s'agira de convenir du chemin à suivre en étroite collaboration avec les partenaires.

Relevons également que sous l'égide d'ArcJurassien.ch et FAJI SA, une vaste action est en cours afin de motiver les jeunes à choisir une carrière technique. Cette opération est menée dans les cantons de Vaud, Berne, Jura et Neuchâtel.