​Votation cantonale du 24 novembre 2013: initiative «Pour une médecine de proximité» et options stratégiques pour l'HNE

Quel climat pour les années à venir ?

28.10.2013

Le 24 novembre prochain, la population neuchâteloise est appelée à voter sur quatre objets dont deux – une initiative populaire législative et un référendum – portent sur l'organisation hospitalière cantonale. L'initiative "Pour une médecine de proximité", louable et respectable dans son intention, n'est ni souhaitable, ni applicable. Elle consisterait en un retour à la situation difficile d'avant 2008, sans répondre aux réels besoins de la population, en particulier des habitants du Val-de-Travers. S'agissant du référendum contre les options stratégiques d'Hôpital Neuchâtelois (HNE), seules trois d'entre elles concernant la chirurgie sont soumises au choix du peuple neuchâtelois. Ni les autres options, ni le principe de l'équilibre entre les sites principaux de La Chaux-de-Fonds et de Pourtalès ne sont remis en question. Pas plus que l'étude visant à déterminer l'opportunité de créer un site de soins aigus et sa localisation. Rejeter l'initiative "Pour une médecine de proximité" et accepter les trois options stratégiques, c'est choisir de dépassionner le débat et d'apaiser un climat aujourd'hui nuisible non seulement au système hospitalier mais à tout le domaine de la santé et même à notre canton. C'est ce qu'ont tenu à souligner le conseiller d'Etat M. Laurent Kurth, chef du Département des finances et de la santé (DFS), la présidente du Conseil d'administration de l'HNE, Mme Claudia Moreno, le directeur de l'HNE, M. Laurent Christe, et le chef du Service de la santé publique, M. Christophe Guye, lors d'une conférence de presse qui s'est déroulée sur le site de Couvet de l'HNE.

Des enjeux majeurs, des réformes nécessaires qui ne peuvent plus attendre

Le canton de Neuchâtel devra relever ces prochaines années des défis majeurs dans le secteur de la santé, qui ne se résume pas au seul secteur hospitalier. Nombreux sont les domaines où les réformes ne peuvent plus attendre. Or, le climat actuel et le défaut de confiance alimentés par le débat hospitalier anéantissent une bonne partie des efforts et des moyens consentis dans notre canton. La politique hospitalière doit s'inscrire dans une logique d'ensemble et intégrer d'autres enjeux comme la promotion de la santé et de prévention, le vieillissement de la population, le développement de l'ambulatoire et des techniques médicales, la relève médicale, les migrations, la nécessité de développer de nouvelles collaborations, en particulier intercantonales, ainsi que les nouvelles règles de financement et de concurrence entre institutions publiques et privées dans le domaine hospitalier. Il est donc temps de retrouver calme et sérénité pour que l'HNE et le canton puissent avancer et initier ces réformes indispensables.

Une initiative ni souhaitable, ni applicable et onéreuse

Par l'initiative "Pour une médecine de proximité", ses auteurs veulent rétablir la situation problématique qui prévalait jusqu'en 2008 et réinstaller en particulier sur le site de Val-de-Travers (VDT) un service de chirurgie, un service d'urgences, un service de médecine interne ainsi qu'une maternité.

Si la préoccupation des initiants de maintenir une médecine accessible et de qualité pour la population du Val-de-Travers est légitime et compréhensible, la voie qu'ils proposent n'est plus appropriée aujourd'hui. Revenir à la situation de 2008 réduirait à néant pratiquement tous les efforts consentis ces cinq dernières années pour répondre aux exigences de sécurité et de qualité. Ce retour en arrière comporterait aussi d'importants risques pour l'HNE. L'hôpital serait confronté à de sérieux problèmes de recrutement de personnel médical et soignant, de reconnaissance et de coûts. A cela s'ajouterait une dispersion des forces, des compétences et des moyens.

En réalité, les prestations développées sur le site du Val-de-Travers (VDT) correspondent aujourd'hui aux options prévues par le plan stratégique, à savoir:

  • un centre de traitement et de réadaptation avec mission cantonale de gériatrie;
  • un centre de diagnostics et de traitements, soit une policlinique ouverte en permanence et des consultations médicales spécialisées (orthopédie, chirurgie, oncologie, etc.);
  • un Service médical d'urgence et de réanimation (SMUR) assuré en continu pour la région.

Ces options répondent aux besoins de la population du Val-de-Travers. Elles permettent d'assurer un accès adéquat à des soins de qualité tout en garantissant, avec le concours d'autres acteurs, la pérennité du site et la sécurité sanitaire pour la région. L'initiative, louable et respectable dans son but, serait vraisemblablement impossible à réaliser, faute de trouver les compétences nécessaires, d'obtenir les reconnaissances exigées et de pouvoir assurer la sécurité requise. C'est pourquoi le Conseil d'Etat recommande de rejeter l'initiative "Pour une médecine de proximité".

Le peuple neuchâtelois se prononce uniquement sur 3 options et pas sur le site unique

Au cours de ces dernières années, plusieurs décisions concernant l'organisation hospitalière neuchâteloise ont été prises sans être contestées. Elles sont désormais ancrées dans la loi ou dans un décret et ne font pas l'objet de la votation du 24 novembre prochain. Il s'agit notamment:

  • de la reconnaissance des sites de La Chaux-de-Fonds et de Neuchâtel comme sites principaux;
  • de l'équilibre entre ces deux sites s'agissant du nombre de patients, d'emplois, des capacités de formation et du nombre de lits de soins aigus, ou encore
  • de l'offre de prestations de médecine interne et de soins intensifs sur les sites de La Chaux-de-Fonds et de Pourtalès;
  • de la concentration de l'activité femmes-mères-enfants à Neuchâtel et des missions d'oncologie et de sénologie à La Chaux-de-Fonds;
  • de la présence de service d'urgences et de réanimation (SMUR) sur les sites de La Chaux-de-Fonds, de Pourtalès et du Val-de-Travers;
  • de la reconnaissance des autres sites d'HNE comme centres de traitement et de réadaptation (CTR).

L'étude visant à déterminer l'opportunité de créer un site unique de soins aigus et sa localisation ne fait pas non plus l'objet de cette votation. Elle sera menée quelle que soit l'issue du référendum; il en va de même pour la question de l'éventuel regroupement des CTR sur un seul site.

Dès lors, la population neuchâteloise se prononcera uniquement sur trois options liées à l'organisation de la chirurgie, à savoir:

  • la création d'un centre de compétence de la chirurgie stationnaire sur le site de La Chaux-de-Fonds
  • la création d'un centre de compétence de la chirurgie ambulatoire sur le site de Pourtalès
  • le développement d'un centre de l'appareil locomoteur sur le site de Pourtalès.

Un climat apaisé à retrouver

Dans ce contexte, la votation du 24 novembre sur la répartition des missions de l'HNE est avant tout l'occasion de décider dans quel climat les réformes qui attendent notre hôpital et notre système de santé pourront être menées. Elle influencera aussi le climat général de l'ensemble du canton.

Refuser les options retenues, c'est à coup sûr prolonger de plusieurs années les incertitudes sur l'organisation de l'HNE et faire perdurer le climat qui affaiblit notre canton et notre hôpital. C'est aussi concentrer le débat pendant plusieurs années au moins autour des seules missions de soins aigus de l'HNE  au risque de passer à côté des défis essentiels de ce début du 21ème siècle dans la santé. A l'inverse, accepter la répartition des missions retenues par le Grand Conseil revient à confirmer notre volonté d'avancer dans un climat apaisé pour stabiliser l'institution, initier les premières rationalisations en créant de véritables centres de compétences, étudier de nouvelles réformes et libérer énergie et ressources afin de relever les nombreux défis qui nous attendent dans le secteur de la santé. C'est également organiser l'Hôpital neuchâtelois conformément aux exigences de la loi pour les prochaines années.

C'est pourquoi, le Conseil d'Etat recommande d'accepter les trois options du plan stratégique concernant la chirurgie le 24 novembre prochain.

Trois conférences débats organisées

Les enjeux de cette importante votation seront présentés à l'occasion de trois conférences débats auxquels la population est conviée et qui se tiendront notamment en présence du conseiller d'Etat Laurent Kurth, chef du Département des finances et de la santé (DFS); de la présidente du Conseil d’administration de l’Hôpital neuchâtelois, Mme Claudia Moreno, du directeur général de l’Hôpital neuchâtelois, M. Laurent Christe, et du chef du Service cantonal de la santé publique, M. Christophe Guye. Ces conférences débats porteront également sur le troisième objet "santé" qui sera soumis à votation le 24 novembre, à savoir la réorganisation des soins préhospitaliers et de la centrale d'appels sanitaires urgents 144.

Ces trois conférences débats se tiendront:

  • Mardi 29 octobre à 20h00, à Neuchâtel, Cité universitaire
  • Mercredi 30 octobre à 20h00, à Cernier, Grande salle d'Evologia
  • Mercredi 6 novembre à 20h00, à La Chaux-de-Fonds, Aula de l'ESTER

Toutes les informations sur les enjeux de cette votation sont en ligne sur www.ne.ch/sante