Le contexte neuchâtelois
Le Conseil d'État est conscient de l'importance du rôle de la digitalisation dans la mutation sociétale que nous vivons actuellement. En inscrivant la durabilité comme le fil rouge de son programme de législature et la digitalisation comme un des piliers de ce programme, le Conseil d'État montre ainsi sa volonté de ne pas être spectateur, mais bel et bien un acteur de cette transformation en faveur d'un canton dynamique.
Les ambitions définies par le Conseil d'État guident le pilotage de cette démarche de transformation digitale, afin d'assurer :
- Que personne ne soit laissé au bord du chemin ;
- Que l'attractivité du canton de Neuchâtel se renforce ;
- Que la contribution des Neuchâteloises et des Neuchâtelois à la lutte contre le changement climatique soit significative ;
- Que les investissements soient en cohérence avec les ressources à disposition.
La digitalisation doit améliorer les rapports à l'administration et au travail par l'optimisation et l'harmonisation des processus et le décloisonnement des métiers. Le renforcement d'une approche transversale et d'une démarche coordonnée entre l'administration cantonale et les administrations communales, permettra d'assurer aux citoyen-ne-s des échanges efficaces et efficients.
Dans la vision du Conseil d'État, les progrès technologiques doivent permettre de concilier les intérêts de la protection du climat avec ceux de la protection du patrimoine, du paysage et de la qualité de vie.
L'État de Neuchâtel porte une forte attention à la lutte contre la fracture numérique. La digitalisation doit constituer une opportunité pour favoriser l'inclusions plutôt qu'un risque. La démarche intégrera par conséquent une dimension d'accompagnement des personnes concernées dans la compréhension du monde de demain, dans la construction d'une culture digitale ainsi que dans l'évolution des compétences et des métiers.
La stratégie digitale
L'objectif est de poser le cadre de la démarche de digitalisation qui sera menée dans les différents métiers de l'État de Neuchâtel, afin de servir de manière plus efficace, efficiente et sécurisée ses interlocuteurs que sont notamment la population, les institutions publiques et parapubliques, ainsi que les entreprises.
La stratégie digitale neuchâteloise consistera la base permettant ensuite de la décliner au sein des différents métiers (p. ex. : santé, impôts, cyber sécurité, etc.) ou partenaires. Ces déclinaisons spécifiques permettront aux différents métiers ou partenaires de préciser l'application de la stratégie digitale dans leur domaine de compétence tout en intégrant les enjeux qui leur sont propres et en restant conformes aux lignes directrices posées par le Conseil d'État.
D'un point de vue opérationnel, le schéma directeur des systèmes d'information 2024-2029 de l'État de Neuchâtel, permet de matérialiser les premières étapes de cette démarche de digitalisation.
Téléchargement
La stratégie digitale de l'État de Neuchâtel peut être téléchargée ici.
Une démarche participative
Dans l'objectif de garantir une adéquation optimale entre les attentes et les besoins des bénéficiaires de la digitalisation et les solutions digitales proposées, une campagne de consultation a été menée auprès des publics cibles suivants :
- Les cadres de l'administration cantonale
- La population neuchâteloise
- Un échantillon d'entreprises neuchâteloises du secteur privé
- Un échantillon de partenaires parapublics
- Les administrations communales
- Des experts de la digitalisation
Les retours de ces consultations ont notamment permis d'identifier les principaux enjeux, les principales craintes et les attentes prioritaires de ces publics cibles.
De manière globale, les principales attentes et craintes exprimées par l'ensemble des groupes consultés s'organisent autour des thèmes suivants :
- Le maintien du lien humain
- La simplicité
- La transversalité
- La convivialité
- La sécurité
La vision du Conseil d'État
Une digitalisation humaine, inclusive et sécurisée
Les progrès technologiques qui amènent cette transformation digitale ont créé de nouvelles réflexions en particulier autour de l'appréhension des données, de leur production, de leur traitement, de leur compréhension, de leur exploitation et de leur valorisation. Ces données, dont le volume accumulé au fil des années est conséquent, constitue le
patrimoine informationnel de l'État, qu'il est impératif de maîtriser, de protéger et d'orchestrer.
L'ère de la digitalisation a tendance à décloisonner le monde d'aujourd'hui et à nous amener à appréhender les flux d'information de manière systémique et transversale tout au long du parcours du citoyen.
Exemple de parcours d'un-e citoyen-ne qui traverse différents écosystèmes qui consomment et génèrent des données
La digitalisation n'est pas une démarche technologique ou informatique mais bel et bien une démarche globale d'évolution de la société. La digitalisation doit redonner à l'humain sa place principale dans les décisions. Les nouvelles technologies doivent permettre d'automatiser, d'optimiser, de simplifier certains processus, mais doivent laisser la place à l'être humain pour la dimension émotionnelle et pour les décisions qui font appel à cette dimension.
Il s'agit donc d'orchestrer une démarche systémique qui prend en compte les principales dimensions que sont :
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La dimension humaine : renforcer le sens analytique par la curiosité, la créativité et l'émotion
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La dimension informationnelle : perfectionner la gestion, la maîtrise, la valorisation de l'ensemble des données de l'État, qui constitue son patrimoine informationnel
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La dimension de l'organisation et de ses processus : repenser les méthodes de travail et d'échange d'information, simplifier, mutualiser, harmoniser
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La dimension technologique : capitaliser sur les nouvelles technologies, les capacités d'automatisation, d'analyse multidimensionnelle, d'intelligence artificielle et de synchronisation des données en temps réel
La mise en œuvre
La mise en œuvre de cette stratégie est portée dans un premier temps par le nouveau schéma directeur des systèmes d'information 2024-2029. Ce document est en cours d'élaboration durant l'année 2023 et sera soumis à validation par le Grand Conseil fin 2023.
Le schéma directeur des systèmes d'information proposera notamment :
- Une feuille de route d'initiatives digitales priorisées qui s'échelonneront tout au long des années 2024 à 2029, qui répondent aux objectifs majeurs des 5 champs d'action de cette stratégie et qui reprendront notamment les exemples de mesures citées dans cette stratégie.
- Le plan de financement de cette feuille de route.
- Une stratégie informatique qui permet de soutenir l'ensemble de ces initiatives digitales.
Les schémas directeurs suivants prendront ensuite le relai pour parvenir pas à pas à la transformation visée et prendre en compte les évolutions futures, tel un mouvement perpétuel.
